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lieu : Mulhouse – Haut-Rhin – Alsace

maitrise d’ouvrage : Europan

étude : CONCOURS

Mulhouse, une ville durable ?

On constate un engouement croissant pour l’expression de «ville durable », comme l’est la « HQE » pour l’architecture. Mais une ville n’était-elle pas durable par défaut ? N’est-ce pas un pléonasme de parler de « ville durable » ? Les villes, depuis les premières cités antiques possèdent l’étrange propriété de se renouveler sans cesse. En fonction du champ abordé, l’expression de « ville durable » peut renvoyer à des sens différents : densité, mixité fonctionnelle et sociale, écomobilité, énergies renouvelables…Nous retiendrons comme critère premier l’utilisation parcimonieuse du sol, patrimoine commun support d’urbanisation, de cultures et d’espaces naturels qui forment entre eux un écosystème, dont l’équilibre est essentiel à préserver. Ainsi, au lieu de poursuivre leur croissance sous la forme d’un étalement spatial progressant toujours plus loin de leurs limites premières, les villes doivent aujourd’hui se poser la question de leur régénérescence, tel un être vivant en perpétuelle évolution et capable de s’adapter à des conditions de vie toujours changeantes. Une « ville durable » est donc une ville capable de s’inscrire dans un cycle de renouvellement et d’anticiper ses prochaines phases d’évolution.

Mulhouse une ville banale ?

Mulhouse est dotée d’un patrimoine urbain et architectural qui traduit la réalité d’une perpétuelle transformation de la ville à travers l’interaction des sphères économiques, politiques et sociales.

Chaque morceau de ville ou quartier témoigne d’une certaine période de l’histoire, et génère des « micro-cohérences», qui s’établissent au niveau de la rue, ou de certaines portions de rue.

Comprendre la structure urbaine mulhousienne c’est accepter cette histoire, c’est déchiffrer avec attention des logiques de production de l’espace. Car au-delà des formes urbaines et architecturales, c’est d’avantage la compréhension d’un processus de transformation qui permet de saisir la complexité et la singularité de la ville.

Ainsi, la singularité de Mulhouse se situe avant tout autour de ces « micro-cohérences », de l’intérêt architectural et historique des groupes d’immeuble ordinaires qui participent ensemble à une tâche collective : tisser la trame banale de la ville. Et banale ne veut pas dire médiocre, car c’est de ce cette banalité que naît l’urbanité, toile de fond sur laquelle se détache l’équipement et la place publique. C’est cette banalité qui fait l’identité même de Mulhouse.